Prigogine avait fondé sa remarquable théorie du chaos à partir d'observations de notre monde macroscopique. Il s'était intéressé aux systèmes dont la stabilité dépendait d'un apport d'énergie extérieur. Il avait observé l'apparition de corrélations à longue portée (organisation de nature fractale, par exemple) lorsque le système commençait à être déséquilibré, à sa limite d'instabilité.
Beaucoup d'études sont en cours actuellement sur ce que certains dénomment le "chaos quantique" Ces études tentent de voir ce que donnerait l'évolution d'une onde quantique isolée si elle évolue de manière perturbée, exponentiellement dissipative. Cette manière de considérer un système quantique est un non-sens. Car il n'y a pas d'onde quantique isolée. Il n'y a qu'un système, où tout est inter-relié et des changements d'états de l'ensemble du système. Le B-A-B-A de la cohérence quantique.
Un chaos ne peut être conçu sans faire intervenir la décohérence quantique. Si on intègre les connaissances actuelles à propos de la décohérence quantique ( voir http://decoherence.de ), un tel chaos va inévitablement impliquer tout l'environnement, c'est à dire tout l'univers.
Il est intéressant de constater que certains des plus brillants groupes de recherche, en particulier celui de physique nucléaire d'Orsay, ont avancé l'hypothèse que les propriétés statistiques du spectre d'énergie d'un système physique classiquement chaotique sont universelles. Ils ont tenté de rendre compte de ce que l'on observe par un outil mathématique que l'on dénomme les matrices aléatoires. Ca colle assez bien avec ce que l'on mesure...
Il pourrait y avoir un lien entre universalité et comportement des systèmes chaotiques. Une piste pour comprendre l'extraordinaire complexité organisationnelle qui surgit lorsqu'on pousse un équilibre chaotique aux limites d'instabilité. A se demander si une cohérence quantique opérationnelle au niveau universel est impliquée là-dedans ?
Photo: Hubble téléscope spatial. NGC 1512, en spectre uv.
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