La relativité incite à penser qu'au niveau macroscopique il y ait autant de réalités que de référentiels/observateurs différents. Néanmoins, ce qui animait Einstein était de décrire la relativité de ces réalités, dans un effort d'en comprendre l'essence commune, avec ces invariants, telle la vitesse de la lumière ou encore ces considérations à propos de l'inertie et de la gravitation. Il n'y a pas de temps absolu, mais un temps relatif à chaque référentiel/observateur. De même, pour l'espace. Pas d'arène universelle où se déroulent les événements. Seulement, des réalités relatives.
Tandis qu'au niveau microscopique(photons, électrons, atomes, molécules qui nous constituent de A jusqu'à Z), la réalité est de nature très étonnante. Elle existe de manière non localisée, potentiellement diverse, tant qu'elle n'a pas été observée de l'extérieur. Une non-localité, dont le temps ne fait peut-être pas non plus partie. Toute intervention dans cette réalité microscopique, tout événement, toute observation, engendre une modification immédiate d'état de l'ensemble qui se singularise en une réalité observable. D'une certaine façon les composants (photons,...) de cette réalité microscopique sont dans une parenté, une interrelation immédiate. Aussi étrange que cela puisse paraître, c'est pourtant, ce dont nous sommes constitués et qui compose ce qui nous entoure de partout !
Quiconque n'est pas stupéfait par la théorie quantique, ne l'a pas comprise (Niels Bohr, un des fondateurs)
Les progrès de la dernière décennie dans l'étude des limites microscopique/macroscopique de la cohérence quantique, font penser que la dispariton locale de la cohérence quantique, dès que le système microscopique interagit avec l'environnement, n'est pas, juste, une perte de cohérence locale, mais une connexion à un système qui dépasse des milliards de fois la complexité du système (microscopique) local. Les mesures donnent à penser qu'il se passe quelque chose d'extraordinairement rapide (nanosecondes), un laps de temps infime, où il y a probablement une cohérence avec tout l'environnement(voire, tout l'univers ?) avant que cela ne s'effondre en une réalité locale, macroscopique et décohérente, telle que nous la connaissons.
L'argument, issu du formalisme mathématique, que des propriétés quantiques soient impossibles à une échelle autre que très infra-millimétrique, du fait de la valeur infime de la constante de Planck, a été contredit par l'expérience. Des chercheurs du Centre Européen de Recherches Nucléaires (CERN) à Genève ont réussi à reproduire des expériences de non-localité (cohérence quantique) de type Aspect sur des dizaines de kilomètres, en utilisant le réseau de fibres optiques de l'opérateur téléphonique Swisscom. Ces résultats ont été confirmés par un groupe de recherche de l'université d'Innsbruck(Autriche)
Il y a un lien intuitif entre la flèche du temps et la décohérence. Le futur, au niveau macroscopique, a certaines des caractéristiques de la cohérence quantique, notamment la diversité des possibilités d'évolution, dont aucune n'est encore déterminée. Le passé a typiquement ce caractère fixé, après qu'un système quantique avec ses caractéristiques de non-localité cinétique, ait été observé, mesuré. On pourrait concevoir notre réalité locale, macroscopiqiue, comme un système quantique observé, de ce fait fixé de manière décohérente, par cet extérieur qu'est l'environnement, l'univers. En outre on pense qu'il pourrait bien ne pas y avoir de temps au niveau micoscopique. Voir encore, http://decoherence.de
Une (folle?) tentative intuitive de comprendre, pourrraît être que l'aspect quantique de notre réalité macroscopique soit ce que nous dénommons le futur, l'avenir. Le présent représenterait, dès lors, ce quasi-infiniment petit, qu'est l'infime instant où les possibilités du futur s'effondrent en une réalité unique et locale. L'instant de la décohérence. Le passé serait déjà décohérent. La raison de la décohérence de notre réalité locale est dans la très complexe interconnexion avec tout l'univers. Peut-être, aussi, dans l'expansion ininterrompue, la complexité croissante de l'univers. Tout événement dans l'univers modifiant l'état d'ensemble de l'univers. L'univers de la fraction de seconde suivante n'étant plus exactement le même, ne cessant de changer d'état. Par conséquent, aussi, une instabilité d'état de notre réalité macroscopique locale qui, lors de tout événement local ne peut-être cohérente que durant une fraction de nanoseconde.
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