Au niveau atomique, voire moléculaire, tout paraît inter-relié. Il n'y a que des changements d'état de l'ensemble. C'est ce qu'ont établi les nombreuses expériences qui ont vérifié la cohérence quantique, ainsi que les expériences de diffraction de la lumière ou de faisceaux d'électrons avec les fentes de Young.
A notre échelle, bien plus grande, ça paraît bien plus compliqué. Il y a autant de réalités que de points de vue (ou de référentiels) Si on a réussi grâce à la théorie de la relativité, au prix de modules mathématiques, à exprimer ce qui se passe dans le référentiel d'à côté, force est de constater que ce n'est pas évident. Alors, si on remplace le mot "référentiel" par "être humain", la compréhension réciproque devient encore bien plus difficile. Il faut tenir compte, en plus, qu'il n'y a guère d'humains identiques. Cette forme de connaissance de l'ensemble fait défaut à notre échelle, chacun étant en quelque sorte enfermé dans une vision unique de l'univers.
L'"homme" doit choisir entre la tentation, rassurante mais irrationnelle, de rechercher dans la nature la garantie des valeurs humaines, la manifestatation d'une appartenance essentielle et la fidèlité à une rationalité qui le laisse seul dans un monde stupide et muet (Ilya Prigogine + Isabelle Stenghers dans "La nouvelle alliance")
Ou bien tout provient, comme pour un corps unique, d'une seule source intelligente, et il ne faut pas que la partie se plaigne de ce qui arrive dans l'intérêt du tout; ou bien il n'y a que des atomes et rien d'autre que confusion et dispersion. Pourquoi te troubler ? Dis à ta faculté directrice: "tu es morte, tu es anéantie, tu es réduite à l'état de brute, tu fais partie d'un troupeau, tu broutes ! (Marc-Aurèle)
Ou un monde ordonné, ou un pêle-mêle entassé, mais sans ordre. mais se peut-t'il qu'en toi subsiste un certain ordre, que dans l'univers, il n'y ait que désordre; et cela, quand tout est aussi bien combiné, interdépendant, accordé ? (Marc-Aurèle)
Ce que l'on a compris jusqu'à ce jour de la décohérence quantique, suggère que cette décohérence est une modification de l'univers dans son ensemble. Que cette modification sera d'autant plus fulgurante, que l'interconnexion de l'événement local avec l'univers est dense. (www.decoherence.de)
Et si cet infiniment petit, que nous dénommons le présent, était l'infime instant où ce que nous vivons localement, se connecte à tout l'univers ? Un très infime instant de cohérence avec tout ? Insaisissable limite...
Il y a des indices que notre monde macroscopique n'est pas exclusivement décohérent, pas juste, un chaos stupide et muet. L'apparition de corrélations à longue portée dans les équilibres chaotiques instables, suggère que c'est plus subtil. De même, pour l'existence de lois générales permettant de décrire notre monde ou encore l'organisation fractale qui transcende le tourbillon d'eau, jusqu'à la titanesque structure d'une galaxie spirale.
Une des conséquences de la relativité est que l'univers est un aspect de nous même, en ce sens qu'il existe relativement à chaque référentiel, donc relativement à chaque personne. Chaque être le vit demanière unique dans des ses aspects infinitésimaux, comme dans ses aspects intersidéraux.
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