Pouvoir des Etats

Les pouvoirs étatiques démocratiques sont les héritiers de pouvoirs guerriers où des majorités populaires se sont substituées aux vainqueurs militaires. Les pouvoirs actuels sont la volonté d'une majorité, imposée par la contrainte de lois, assorties la crainte de sanctions, à tous les autres.

Ce n'est pas le meilleur possible. Seule, une interaction constructive et mutuellement respectueuse entre individu et communauté, donnerait les meilleures chances à tous.

Un pouvoir s'y prend mal quand il tire sa force des outrages qu'il fait subir, quand il veut se faire respecter par la terreur. L'affection est bien plus efficace que la crainte. La crainte disparaît dès qu'on tourne les talons; l'affection,elle, subsiste. La première entraîne la haine, la deuxième le respect (Pline Le jeune, Légat impérial de Trajan)

Etrangement, alors que gouverner nécessite de grandes compétences, la politique est le seul domaine d'activité humaine où aucun examen d'aptitude n'est requis pour occuper une fonction dirigeante. Ainsi, on a même vu un acteur de série B détenir entre ses mains le feu nucléaire de la première puissance mondiale.

Si le gouvernement est de droite, il voudra moins d'Etat, déréguler. Pour donner libre cours à l'affrontement des égoïsmes individuels, en compétition les uns avec les autres. L'aboutissement logique en est l'émergeance du pouvoir exclusif d'une oligarchie aux détriments de tous les autres. A terme, même l'esclavage. Dans une démocratie il est bien obligé de laisser des garde-fous légaux (lois, fondées sur la crainte de sanctions), si il ne veut pas se faire éjecter à la prochaine élection.

Si le gouvernement est de gauche, il y édictera tellement de lois contraignantes en faveur de la communauté (lois, assorties de la crainte de sanctions) que cela va nuire à l'épanouissement de l'individu qui va se sentir mal-aimé et le démotiver. Si ce pouvoir se radicalise, l'histoire a montré, à travers le destin des Républiques populaires du 20e siècle, qu' il peut faire autant de dégats que le fascisme, en stigmatisant, excluant, puis assassinant des catégories de personnes.